Du 12 au 14 septembre : Varsovie
Après un bon repas du soir dans notre bel appart et une bonne nuit,

nous avons pris la route pour traverser une nouvelle frontière. Nous sommes entrés en Pologne. Nous pensions avoir vu le pire en terme de conduite, nous n'étions pas au bout de nos surprises. En nous informant par la suite, nous avons compris. La Pologne est le 4ème pays le plus meurtrier sur les routes, médaille en chocolat. Ils roulent très vite, dangereusement, ne respectent pas les limites de vitesse, bref, on comprend vite qu'il faut avoir à l’œil ses enfants le long des routes et dans les rues de Varsovie.
Quelques kilomètres après la frontière, nous vivons notre première confrontation avec l'uniforme depuis le début de notre voyage. Nous avons été pris aux jumelles à 75 km/h au lieu de 50 dans un village. Par respect pour ma femme, et pour ne pas passer pour un misogyne, je tairai l'identité du conducteur.
Les deux agents de la circulations ont été adorables, des vrais choux. Pour de vrai. Ils nous ont montré la vitesse sur l'appareil. L'un des deux parlait très bien anglais. Nous avons tout de suite eu le réflexe de jouer au touriste idiot qui vient de passer la frontière, ce qui a fonctionné à merveille. Après un petit moment pédagogique avec flash card à l'appui, que je me suis empressé de photographier dans le rôle du bon élève, voire du fayot, vint un moment un peu plus autoritaire mais courtois pendant lequel nous fûmes priés de présenter nos papiers (passeports, papiers de la voiture, permis de conduire). Marie ne trouvait plus son permis, ce qui faisait bien rire notre interlocuteur et déclenchait en moi un rire nerveux trahissant un stress grandissant. Des scènes de midnight express me revenaient par flash, entrecoupées d'images de mes enfants confiés aux services publics polonais. Le très convoité papier rose apparu comme par enchantement du sac à malices de Marie, qu'il est coquin ce sac, ce qui provoqua un relâchement soudain de tous nos muscles. Ensuite, je pense pour nous mettre un légitime coup de pression, nos deux compagnons de rigolade ont bien pris leur temps pour vérifier tous les papiers dans leur voiture sur le "computer". Ils nous ont libérés en nous disant qu'ils ne nous amendaient pas aujourd'hui. Nous avons dit merci de nombreuses fois, à peu près 243 je crois, puis nous sommes partis. Malheureusement, nous n'avons pas pris de photos, ça aurait été exagéré : "un p'tit sourire ? un selfi ?" Mais voilà la flash card, qui, à notre décharge, prouve la complexité des limites et des panneaux :

Après 6 heures de route, nous trouvons notre logement airbnb à Varsovie. Le logement n'est pas terrible, très peu équipé, sale, mais a le mérite d'être à 10 minutes à pied de la vieille ville, dans un quartier étudiant. Le soir même, Timothée m'a accompagné pour courir alors que Marie et les 3 autres sont allés à la découverte de la vielle ville et à la recherche de l'office du tourisme afin de préparer la journée du lendemain. De notre côté, nous avons découvert les quais de la Vistule, fleuve de Varsovie, très sauvages, sableux et boisés, et très larges, étonnant. Nous apprendrons plus tard, éclairés par les explications bienveillantes d'un Français rencontré par hasard, que les quais rives gauche sont très aménagés à l'inverse des quais rive droite qui ont volontairement été laissés dans leur état sauvage afin de canaliser les nombreuses et fortes crues du fleuve. De cette manière, la rive droite est souvent inondée, mais c'est fait exprès. Pendant ce temps, le reste de la famille découvrait une ville très animée par des spectacles de rue.



Toutes les capitales que nous avons traversées sont sillonnées par un réseau de tramway :


Le lendemain, nous sommes partis visiter Varsovie. C'est la 6ème capitale que nous visitions et la 5ème d'affilée. Même si nous avons beaucoup aimé la vieille ville de Varsovie nous commencions à sentir de la lassitude chez les enfants. Après 2-3 heures de visite, l'église dans laquelle le cœur de Chopin a été ramené ou la cathédrale entièrement refaite après la guerre, on peut dire qu'ils n'y accordaient plus trop d'attention.










Donc après un bon restaurant de spécialités polonaises...
Nous avons opté pour un mode de transport inédit pour visiter la ville, aller un peu plus loin et pour rendre cette journée plus ludique et sportive :


Mais nous nous sommes rendus compte que, même si à vélo ça va plus vite, une capitale, c'est grand ! Nous voulions aller voir un beau parc avec un palais. Nous l'avons vu. Nous avons fait plus de 3 heures de vélo mais nous l'avons vu. Nous nous sommes un peu perdus en chemin et avons rencontré un français qui nous a entendu discuter sur la route à prendre. Il finissait son jogging et nous a abordé pour nous aider. Puis il nous a parlé de Varsovie, de la Pologne qui est en pleine croissance et qui d'après lui ne va pas tarder à rattraper l'Allemagne. Un gars vraiment sympa qui, pour répondre aux questions de Marie qui apparemment le trouvait vraiment vraiment sympa, nous a dit qu'il était DG d'une entreprise de sport, mais nous n'en saurons pas plus. Mais du coup, Marie l'a trouvé vraiment très sympa.

On a rendu les vélos à la tombée de la nuit.

Ah oui, j'ai oublié de vous dire : on a retrouvé Mowgli :

Et Jane et Tchita :

Du 14 au 18 septembre
Targanice, petit pologne
Nous voilà repartis sur la route. Nous avons pris la direction du sud pour nous rendre dans notre premier échange de maison. Quand nous avons finalisé cet échange, nous ne savions pas que nous serions dans cette région si riche. Nous sommes donc tombés par hasard au coeur de la petite Pologne, près des stations de ski, à 30 minutes d'Auschwitz, à 1 heure de Cracovie et dans la région de Jean Paul 2. Ca nous promettait donc un beau programme bien varié et nous pouvions enfin poser nos valises plus de 2 jours. Voilà le petit nid que nous avons trouvé :



Le soir de notre arrivée, petit jogging pour découvrir le coin, qui s'est vite transformé en trail car, je ne m'y attendais pas, mais ça grimpe ! J'avais l'impression de marcher au dessus de chez nous sur le chemin de la Tournette.


Le lendemain, nous avons commencé par une petite rando :

Par où qu'on va ?


Timothée a trouvé un snow parc :






Les enfants ont retrouvé avec beaucoup de plaisir un jeu d’échecs :

Le lendemain, nous avons visité une petit village pittoresque super sympa :

Sa place : ses maisons à colombage :


Ses ruelles :


Sa faune :

Sa gastronomie :

Non, c'était vraiment un chouette village. Il se nommait Energylandia.

C'était LA journée des enfants. Petits et grands. Là aussi, nous avons eu de la chance, nous sommes tombés sur un énorme parc d'attraction, et en pologne, ce n'est pas cher (29 € la place adulte contre
53 € à Europa park en Allemagne ou plus de 70 € euro disney...). Ce parc est spécialisé dans les grands 8 avec 2 nouvelles réalisations dont une incroyable en terme de sensations (nous l'avons fait plusieurs fois) et en plus, pour ne rien gâcher, j'ai trouvé l'architecture de ce grand 8 très beau, tout en bois. Il est dans la zone dite du Dragon, et rappelle les échafaudages chinois en bambou :




Ca ne se voit pas sur les photos mais ce grand 8, en plus d'aller à 120 km/h, te met la tête en bas 6 fois dont une fois à l'intérieur des échafaudages. Grandiose.
Un autre grand 8, plus futuriste :




Le lendemain, changement total d'ambiance, virage à 180°.
Un débat existe sur le musée d'Auschwitz. Certains voudraient qu'il n'existe pas, que les traces de ce lieu surréaliste disparaissent à jamais au lieu de servir de parc d'attraction de l'horreur. D'autres souhaitent qu'on se souvienne pour toujours de cette inimaginable chose que l'homme a été capable de créer. Ils pensent que la visite de ces lieux devrait être un devoir pour tous, pour ressentir concrètement l'épaisseur suffocante et culpabilisante de la bêtise humaine qui règne à Auschwitz. Ils pensent qu'il est impossible de comprendre le monde et l'Homme de l'après guerre sans une confrontation en profondeur de notre image d'Homme avec les restes d'Auschwitz.
Faisant partie de la deuxième catégorie, nous ne pouvions pas dormir 4 jours à 30 minutes d'Auschwitz sans y aller. Le problème de la présence des enfants s'est posé. Nous avons beaucoup parlé avec eux de la Shoah pendant notre séjour en Pologne durant les 3 jours qui ont précédé notre visite. Ils s'y sont beaucoup intéressés, nous ont questionnés et nous avons décidé de les emmener. Nous pensons avoir fait le bon choix, la visite était très émouvante, les enfants, bien préparés, ont eu une attitude irréprochable, recueillie et ils n'ont pas été choqués. Nous n'avons pas visité Auschwitz 1 (le musée) car il fallait réserver, mais de toutes façon ça aurait été trop long. Nous avons passé 1 heure 30 à Auschwitz 2 (Birkenau), le camp d'extermination.










C'est vrai que sur place, tout cela prend une autre dimension. Jusque là, nous nous demandions comme tout le monde comment des hommes ont pu inventer, organiser une telle chose. Mais sur place, ça devient surréaliste.
Bon, ensuite, on est allé sur les traces de notre ami Jean Paul 2 ! Qui a vécu à côté d'Auschwitz et qui s'est caché pour étudier pendant la guerre puisque c'était interdit pour les polonais.



Nous avons fini cette grosse journée par la visite de Cracovie :



Nous avons eu une petite envie de franchouillardise :

Boeuf Bourguignon !
La dernière anecdote que je vous raconterai sur notre passage en Pologne s'est produite durant les premières heures de notre séjour. Marie, en 1996, est venue en Pologne lors d'un rassemblement de jeunes chrétiens. Et d'un coup, en passant devant un panneau qui indiquait Wroclaw, la ville où elle avait séjournait, la magie du cerveau a œuvré. Marie s'est souvenue des quelques mots Polonais indispensables et s'est mise à nous dire bonjour "Dzień dobry" merci "dziękuję" et bonne année " szczęśliwego nowego roku".