Pompéi et la Toscane
Du 9 au 13 novembre
Andiamo ! C'est parti pour la dernière ligne droite. Nous avons quitté la famille de Marie pour nous retrouver une dernière fois tous les 6, seuls. Pendant que Marie était occupée avec sa famille, j'en ai profité pour organiser les dernières étapes. Je l'ai fait en mode "surprise" pour la première étape. Ni Marie ni les enfants ne savaient où ils atterriraient. La surprise était donc Pompéi et je savais que ça ravirait Marie. Réussi !!!
Nous sommes arrivés dans notre logement airbnb vraiment pas cher, 40 € la nuit, comme d'habitude draps, serviettes, ménage, mais en plus, plein de petites attentions, une bouteille de vin, des boissons pour les enfants, des croissants pour le premier p'tit dej...etc...Tout ça dans un vaste appartement calme, avec 3 chambres super confortables. Le top pour nous reposer un peu car, on peut le dire, ils nous ont laminés les cousins de Marie !
Alors, Pompéi sera sans conteste le grand gagnant de tous les sites archéologiques que nous avons visités. La cause ? Sa particularité incroyable et malheureuse, ce cataclysme qui surprit et sacrifia plus de 2000 Hommes pour, 1700 ans plus tard, offrir un trésor archéologique conservé miraculeusement grâce aux cendres et à la lave. Vous le savez, cette ancienne petite colline verdoyante et fertile qu'était le Vésuve à l'époque offrait tous ce dont les habitants de Pompéi avaient besoin. Les gens considéraient ce volcan comme éteint, la dernière éruption ayant eu lieu en 217 avant JC. D'ailleurs, ce volcan était alors bien plus petit que maintenant. C'est cette grosse éruption de 79 qui l'a transformé en montagne plus imposante.
Alors très prospère et peuplée (10 000 habitants), la ville de Pompéi n'a absolument pas vu venir son funeste destin malgré le gros séisme essuyé 10 ans plus tôt qui aurait pu les alerter. Une grosse éruption eu lieu le 24 octobre 79, du cœur même de cette colline verdoyante. Ce fut une éruption explosive qui projeta à grande hauteur des fragments de magma, éjectas, appelés ponces lorsqu'ils sont gros et cendres lorsqu'ils sont petits. Point de coulée de lave en fusion donc. Ce sont les retombées de ces fragments qui ont ensevelis la ville (et d'autres villes d'ailleurs, comme Herculanum, genre de station balnéaire de l'époque). Pompéi se retrouvait ensevelie sous une couche de 6 m d'épaisseur (bien plus épaisse pour Herculanum). Vous l'aurez compris, cette couche de lave a maintenu toutes cette ville "au chaud" pendant plusieurs siècles. Les premières fouilles ont eu lieu en 1748.
Aujourd'hui, il s'agit donc d'une ville entière, conservée de manière incroyable. Évidement la ville n'est pas entièrement intacte mais on marche dans les rues pavées de l'époque, on visite les maisons dont certaines sont presque entières, les fresques sont présentes sur les murs, il y a de la couleur, on voit des objets et des meubles authentiques. On peut donc découvrir beaucoup de détail sur leur manière de vivre, sur des astuces incroyables qu'ils avaient trouvées, comme ces petits carrés de marbre brillants qu'ils avaient incrustés dans les sols pour qu'ils reflètent la lumière de la lune qui entre dans la maison par l'atrium, et ainsi illumine le sol (surement bien pratique les soirs d'orgie pour retrouver le chemin de la chambre). Ils avaient inventé la LED avant l’électricité.
Les enfants se sont régalés en visitant cette ville dans laquelle nous avons passé presque 4 heures.
Un peu partout nous trouvons ces grosses pierres posées là pour traverser les rues sans se mouiller les pieds dans les ruisseaux d'eau de pluie et les déjections des maisons. les rues, on voit les traces des roues des chars, présents partout dans la ville sauf sur le forum où ils étaient interdits.
Nous avons eu beaucoup de chance au début de notre visite. Les maisons qui peuvent être visitées sont gardées par un responsable qui gère le flux et surveille le comportement des gens. Dans la première maison que nous avons visitée en suivant bêtement un des itinéraires proposés sur la carte, nous sommes tombés sur cette adorable gardienne passionnée et souriante qui nous a fait une visite guidée très détaillée et passionnante ! Nous expliquant tout sur les différentes pièces, la vie des gens dans ces maisons, leurs occupations, les techniques de construction. Et, cerise sur le gâteau, elle nous a tracé sur la carte un itinéraire de 3 heures sur mesure, absolument pas proposé par la carte, en nous indiquant ce qu'il fallait regarder et qui n'était pas forcément fléché. Nous avons du passer une bonne demi-heure avec elle. Génial ! Cette rencontre a grandement participé à la réussite de cette visite ! Et nous avons eu de la chance car ce n'est pas du tout le rôle de ces gardiens.
Là vous voyez les petits carrés lumineux au sol.
C'est la porte d'entrée d'origine avec la couche de lave sur la porte.
Ça c'est l'atrium, à ciel ouvert. L'eau de pluie était ainsi récoltée dans ce bassin qui avait 2 trous qui permettaient à l'eau de descendre sous la maison dans la grande citerne qui permettait à chaque famille d'avoir de l'eau en permanence.
Les fresques étaient en fait comme le coup de peinture qu'on applique aujourd'hui au rouleaux en 2 couches à la fin des travaux. Elles étaient faites quand l'enduit du mur était encore frais pour une meilleure tenue. Elles ornaient donc la plupart des murs.
Toutes les maisons avaient 2 étages. Au fond vous voyez un mur constitué d'un colombage en bois (carrés bleus). Ce mur, détruit par l'éruption, a été reconstitué à l'identique pour les visiteurs car il a une grande importance : c'était un système anti sismique. Les tremblements de terre étaient nombreux.
Meuble en bois moulé par la lave.
La table est authentique. On dirait qu'elle est neuve...
A plusieurs endroits sont visibles ces moulages de corps. Ils n'ont pas été trouvés ainsi. Les corps se sont décomposés et ont laissé un peu partout des trous dans les cendres durcies. Les scientifiques en ont remplis quelques uns de plâtre pour effectuer ces moulages qui ont permis de faire apparaitre les positions exactes des gens et même parfois des expressions de peur. Très émouvant bien sûr.
L'inévitable amphithéâtre, où se charcutaient de nombreux gladiateurs.
L'immense palestra, c'est à dire gymnase avec en son centre une piscine.
Toutes les photos qui suivent ont été prises dans les thermes publiques (parce que certains en avaient dans leur maison, comme aujourd'hui !) qui étaient très peuplés car très peu couteux. Les fresques au plafonds voutés sont très bien conservées.
Le jacuzzi, avec vue sur le ciel.
Le système hydraulique démontre une fois de plus tout le savoir faire, l'ingéniosité et la technicité de ces civilisations antiques. Différentes citernes (eau chaude, tiède ou froide) étaient chauffées (pas l'eau froide bien sûr) grâce à des chaufferies en dessous. Et d'après ce que j'ai compris, l'eau circule dans les murs grâce à une double paroi présente partout dans les salles.
Voici le lupanar, maison close des romains. Je vous laisse admirer les fresques explicites au dessus de chaque chambre :
Le forum, immense place de la ville, là ou tout se passait.
Arrivederci Pompéi...Bon à part le fait que l'esclavage était de rigueur et qu'il fallait tomber du bon côté à la naissance, ça devait être sympa de vivre à cette époque. Plus qu'au moyen âge surement. Entre le confort des maisons, l'amphithéâtre, le gymnase, le théâtre, les thermes, le lupanar, le forum et même les tavernes (que nous n'avons pas eu le temps de visiter)...
Le lendemain, une grosse journée nous attendait avec 5h30 de route dont une bonne partie sur autoroute et vu la conduite des italiens, ça valait bien 11h de route !!! A cette route s'ajoutait 2 visites : La ville de Siena et le village de San Gimignano.
A Siene, nous avons garé la voiture en bas, puis nous avons parcouru la ville dans ses petite ruelles médiévales jusqu'à la Piazza del Campo. Nous étions déjà venus avec Marie et nous avions préféré Siena à Florence. Cette place est réputée à cause de sa forme en demi cercle son sol incurvé, comme une coquille d’œuf. Il s'y organise 2 courses de chevaux par an, très attendues par les habitants de la Toscane.
Nous avons fait cette visite sous la pluie donc nous l'avons un peu écourtée. Nous avons acheté des parts de pizza et des piadines, que nous voulions manger sur la place. Vu la pluie, nous avons opté pour un séchage et réchauffage à l'intérieur !
San Gimignano, il faut que je vous raconte son histoire rapidement. C'est très intéressant et surtout hallucinant. Elle met en valeur une facette pas très glorieuse des italiens, celle là même qui a fait que le père de Marie à quitté l'Italie à 18 ans : le paraître. Ouvrez bien grand vos yeux, c'est bien une histoire vraie. San Gimignano est un village médiéval, donc pas très grand. Durant le moyen âge, un riche habitant a décidé de construire une tour accolée à sa maison. Et, progressivement, c'est devenu une compétition. Toutes les familles riches ont construit une tour au-dessus de leur maison, la souhaitant plus belle et plus haute que celle de son voisin. Ainsi, 56 tours ont été construites dans l'exigu village ! On croirait à une farce. Rigolo mais un peu couillon quand même. Aujourd'hui, il en reste 14, ce qui est déjà impressionnant à observer. Alors on s'imagine 56...
Oui ce ne sont pas de petites tours.
San Gimignano, nous y étions allés avec Marie il y a 13 ans. C'est évident, il faut le voir une fois. MAIS !!! ce village a bien changé. Il s'est fait dévorer par le tourisme. Aujourd'hui, nous l'avons visité un mardi en novembre hors périodes scolaires et il y avait beaucoup de monde. Ce n'est pas ça le problème, mais bien l'état d'esprit dans les rues et surtout dans les commerces. Un lieu peut être très fréquenté et touristique de par son fort intérêt ou sa grande beauté, mais il peut aussi être accueillant, ce n'est pas incompatible. A San Giminiano, les commerçants ont gonflés leurs prix de manière odieuse, nous ne sommes plus des visiteurs humains pour eux mais des manettes à fric. Pour illustrer ces propos, voici une petite anecdote : Timothée avait une envie pressante, impossible d'attendre. Un commerce proposait des pâtisseries et du chocolat artisanal très alléchants. Il semblait y avoir des toilettes au fond. Marie demanda s'il y avait des toilettes, ce à quoi la vilaine et méchante vendeuse lui rétorqua, pressée, qu'avant il fallait consommer. Nous lui répondîmes que c'était prévu. Mais il fallait quand même acheter et payer avant. Soit, nous obtempérâmes en choisissant 2 jolis morceaux de chocolat aux noisettes. Pas de prix indiqué. Marie alla à la caisse pendant que je demandai à une autre serveuse non moins agressive où étaient les toilettes. Elle me répondit qu'il fallait consommer avant. Je lui montrai que c'était le cas, elle m'ouvrit donc la serrure électronique à distance. Peut-être trouverai-je des gardes derrières qui me demanderont si j'ai bien consommé avant ? Pendant ce temps, Marie s’acquittait de la douloureuse note. La serveuse lui indiqua "trei dici, cinquanta", Marie compris logiquement "trei, cinquanta" 3€50. Mais non, c'était bien 13€50. Marie demanda pourquoi, ce à quoi la serveuse lui répondit que le prix était de 50 € du kilo. Marie demanda où était indiqué le prix. Il était en effet indiqué, en tout petit, tout devant la vitrine, impossible à voir du premier coup d’œil. En plus, il n'avait rien d’extraordinaire ce chocolat, il valait peut être un Milka, mais surement pas un Lindt. Si au moins l'accueil était agréable, passe encore, mais là ! Se faire truander tout en se faisant presque engueuler ! Je pense qu'ils n'ont pas besoin d'être sympas, le nombre de touristes suffit même si les gens ne reviennent pas.
Les autres commerçants sont peut être sympas, mais nous n'avons plus eu envie d'entrer dans un magasin. Nous avons juste constaté que les prix étaient odieusement élevés partout dans le village. Voilà, ça faisait longtemps que je n'avais pas râlé, ça fait du bien...
Le mardi 12 novembre, après une bonne grasse matinée (levé à 9h15 pour Marie et moi !!!) nous sommes partis pour notre dernière visite : Pise et sa fameuse tour penchée. Nous nous sommes bien sûr prêtés au fameux jeu de la photo :
C'est vrai qu'elle est quand même sacrément penchée...
Et voilà ! E finito il viaggio ! Enfin, pas tout à fait, il nous reste encore 584 km à parcourir demain pour rejoindre notre chez nous et boucler cette boucle de 16 850 km.
Rendez-vous sur la dernière partie du site : le bilan.