Bulgarie
du 13 au 16 octobre
Pour notre dernière journée dans notre palace ceausescutien, certains ont décidé d'aller faire du shopping dans un grand centre commercial genre la Part Dieu, d'autres ont décidé de se reposer. Je vous laisse deviner le choix de chacun.
Puis, le lendemain, nous avons repris la route en direction du sud pour passer la frontière et découvrir les paysages Bulgares. Pour le moment, les 2 seules frontières qui imposent un contrôle stricte des identités sont celles entre la Hongrie et la Roumanie, et entre la Roumanie et la Bulgarie. 20 minutes d'attente, contrôles sourcils froncés, vous savez, quand vous vous sentez coupables alors que vous n'avez rien à vous reprocher !
J'ai mis la Bulgarie en Europe du sud pour plusieurs raisons que nous avons tout de suite vérifiées :
- différence géographique (frontières avec la Grêce et la Turquie) et géologique (La Roumanie est traversée par les Carpates, la Bulgarie par les Balkans, comme la Grèce).
- Différence de langue, nous changeons d'alphabet en Bulgarie, la langue est écrite en alphabet cyrillique. Aie Aie Aie, lire les panneaux, c'est plus pareil. Et comme le GPS est moins fiable, pas évident.
Nous avons beaucoup aimé ce pays qui a aussi certaines similitudes avec la Roumanie : presque autant de charrettes, villages très rustiques, beaucoup de maisons abandonnées, collines verdoyantes et boisées, et montagnes. Nous avons eu l'impression que la Bulgarie était presque plus pauvre que la Roumanie. Le salaire minimum est de 250 €. Les prix sont en moyenne divisés par 2 par rapport à la France. Je vous laisse faire le calcul très simple pour vous donner une idée du pouvoir d'achat des Bulgares.
Nous étions attendus par nos hôtes dans un village en plein cœur d'un parc national, près de la ville de Troyan. C'était notre cinquième échange de maison et ce sera un de nos séjours préférés, malheureusement trop court (2 nuits) mais très riche. La rencontre avec nos hôtes avec qui nous avons passé un peu de temps, l'ambiance générale, la maison, la grande rando en montagne, nous avons vraiment vécu de beaux moments à Beli Osam.
Notre maison à Beli Osam. Il y avait 5 chambres !
Le jacuzzi :
Daniela et Miro nous avaient ramassé des fruits de leur jardin :
Rien de mieux qu'un jogging pour découvrir l'arrière pays :
On aperçoit au fond la technique de construction des maisons Bulgares dans les villages : système de colombage, baguettes en bois entre les poteaux et torchi. Les baguettes en bois ont été remplacées ensuite par des briques rouges.
Celle-là ne marche plus, mais on en voit plein sur les routes des voitures comme ça. Beaucoup de vieilles Lada.
Le lendemain, nous sommes partis faire une randonnée dans les Balkans. Nous nous sommes garés à un col à 1600 m, près de cette grande arche appelée "Troyan pass" ou encore "arche de la liberté".
Lorsqu'on observe cette porte démesurée, seule construction, visible de très loin, sur ces sommets des Balkans, on ne peut s'empêcher d'imaginer une influence communiste. En fait, elle célèbre la libération de la Bulgarie à 2 dates. Allez, petit devoir d'histoire pour ceux qui ont le courage : à quoi correspondent ces 2 dates (1878 et 1944) ?
Puis nous sommes partis randonner le long de cette belle et large arrête qui nous a fait découvrir durant 5 heures et quelques 800 mètres de dénivelé, de magnifiques paysages d'automne et une vue panoramique sur les vallées et plaines de la Bulgarie :
Vous apercevez l'arche au loin :
Dans ces montagnes, ce ne sont pas des vaches qui pâturent, ni des moutons. Ce sont des chevaux, et en nombre. Nous avons croisé plusieurs troupeaux en liberté, en tout une bonne centaine de chevaux. Et je dois dire que des chevaux en pleine montagne sur cette arrête, ça a de la gueule :
Cette rando se faisait en aller-retour. Nous avions pour objectif un refuge. Les gardiens, qui ne parlaient pas un mot d'Anglais, nous ont gentiment accueillis et offert un sirop, ou jus, de figues, fait maison. En fait, nous n'avions pas encore tiré d'argent Bulgare et n'avions que la carte bleue. Ils ne la prenaient pas mais nous ont fait comprendre qu'ils souhaitaient nous offrir un coup à boire.
De retour à la maison après la rando :
Nous avons invité nos hôtes à boire un coup :
Après avoir discuté, nous nous sommes rendus compte avec Daniela et Miro que nous avions des centres d’intérêts communs. Nous sommes partis visiter les caves et hangars de leur maison, juste à côté :
Non seulement Miro distille sa gnôle de Prune (grande spécialité du coin dont ils sont extrêmement fiers car ils la font vieillir en fût de chêne, ce qui lui donne un très bon goût, un peu dans le même principe que le Calva).
Mais il fait son propre vin !!! Ce qui est quand même d'un autre niveau technique. Nous l'avons goûté, il n'est pas mal du tout, pas très fort. Il utilise du merlot.
Voici ses différents fûts :
Leur maison appartenait au grand-père de Miro et, pour la petite histoire, il y avait ouvert un bistrot, ou plutôt un pub, en 1936. L'établissement a bien fonctionné mais il n'a malheureusement été ouvert que 3 ans à cause de la deuxième guerre mondiale.
Une fois n'est pas coutume, nous sommes tombés le jour de l'anniversaire de la création de la ville de Troyan, pas très vieille d'ailleurs, 170 ans et quelques je crois. Donc il y avait une fête. Nous y avons retrouvé Daniela, Miro et leurs 4 filles :
Nous nous sommes vraiment bien entendus avec Daniela et Miro. Nous les avons invités à venir nous voir en France. J'espère qu'ils prendront notre invitation au sérieux et qu'ils oseront nous solliciter, ils sont timides. Nous devons faire un commentaire sur le site suite à un échange de maison. A la fin du leur, ils ont dit qu'ils pensaient avoir trouvé des amis...
Le tri en Bulgarie : dans la poubelle de gauche, vous mettez les ordures ménagères, le plastique, le verre, le métal et le papier, et dans la poubelle de droite, vous mettez les ordures ménagères, le plastique, le verre, le métal et la papier.
Nous avons pris la route direction le sud de la Bulgarie pour une dernière nuit avant de passer la frontière, mais un programme chargé nous attendait en plus des presque 5 heures de route. Nous devions d'abord visiter le monastère de Troyan :
Une surprise nous attendait, une célébration orthodoxe avait lieu, nous n'avons pas bien compris. Un vieux monsieur barbu couvert de couvertures dorées, de couronnes et d'écharpes était au centre des réjouissances, entouré de pleins d'autres messieurs tout autant barbus et dorés, qui psalmodiaient de longues prières. Il y avait aussi plein de bougies et d'encens. C'était peut-être son anniversaire ?
En tous cas nous avons eu la chance d'assister à une partie de cette cérémonie :
Après deux heures de route, nous avons visité Sofia, capitale de la Bulgarie. Cette visite n'était pas prévue mais notre route ne passait pas très loin. Il était inconcevable de ne pas s'y arrêter. Bien entendu, en deux heures, le but n'était pas de courir pour voir le maximum de choses. Nous voulions manger sur le pouce et nous promener dans le centre. Nous avons dégusté notre premier Gyros, un peu en avance puisque c'est une spécialité grecque.
Nous avons repris la route et sommes arrivés en fin de journée à Sandanski, ville construite sur un versant de montagne, donc avec des rues en pente. Notre logement se trouvait au dernier étage d'un petit immeuble au sommet d'une rue. Nous savions que ce serait très simple, nous avons pris un airbnb à 36 € la nuit mais nous avons été agréablement surpris, accueillis par un couple qui ne parlait pas anglais, très timide et soucieux de bien nous accueillir. En fait, l'appart était vieillot mais très sympa et avec une très belle vue :
La passeggiata bulgare :
Et c'était déjà fini pour la Bulgarie où nous avons passé 4 jours vraiment sympas. Le lendemain, nous partions pour la Grèce.