
BILAN :
L'heure du bilan est venue.
En chiffres :
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Nous avons traversé 17 pays.
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Nous avons parcouru 16 850 km.
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Nous avons passé 3 nuits en camping, 5 nuits en camping sauvage, 52 nuits en airbnb, 2 nuits en pension, 2 nuits en auberge de jeunesse, 2 nuits dans la voiture ou sur un bateau, 20 nuits en échange de maison, 7 nuits dans la famille de marie.
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Nous avons passé 34 jours au bord de la mer.
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Nous avons visité 12 capitales.
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Nous avons vu 1 élan, 3 rennes, une tortue, 125 oies sauvages, des chevours, des chiours, des vachours et 7249 chats.
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Il y a eu 2 malades (Marie et moi), 1 petit lumbago, 4 échardes, 1 hameçon dans le front, une radio de la clavicule d’Héloïse, 1 nez écrasé contre une porte vitrée, 4 dents perdues, 1 herpès et quelques bleus…
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Nous avons perdu une veste gortex, 4 slips et une carte bleue.
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Nous avons crevé une fois en début de voyage en Norvège, la réparation nous a permis de continuer mais le pneu se dégonflait régulièrement, nous avons donc dû le regonfler tous les 3 ou 4 jours, soit environ 20 fois, ce qui, en fonction des pays, n’était pas toujours évident. Nous avons fini par changer les 2 pneus arrières dans le Sud de l’Italie.
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Nous avons entendu 6347 aboiements de chiens, dont 3428 nocturnes. En Europe de l’Est et du Sud, nous avons appris à vivre avec les chiens. Notamment en Roumanie, Bulgarie et Grèce où il doit y avoir environ 3 chiens par habitants en moyenne et autant de chiens errants. Les premiers étant bruyants et agressifs, et les deuxièmes plutôt sympas. La plupart de ces chiens aboient la nuit ce qui a l’air de ne déranger personne. Nous ne devons pas être sensibles à la même fréquence de son.
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Avec Marie, nous avons géré 272 conflits entre nos enfants.
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Les enfants ont subi 37 conflits entre Marie et moi.
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Le record du nombre de jours sans passer à la douche est détenu par Timothée : 8 jours. A sa décharge, nous nous baignions souvent dans la mer pendant cette période.
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Température à l’ombre maximale : 29 °C à Athènes.
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Température minimale : 3 °C en Roumanie.
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Température maximale de l’eau de mer avec baignade : 26 °C en Grèce.
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Température minimale de l’eau de mer avec baignade : 8 °C en Estonie.
Nos regrets, nos échecs :
Nous nous sommes trompés dans le choix de notre système de couchage en camping sauvage : notre tente de toit. Bien trop difficile à mettre en place car pas adaptée à notre véhicule (trop haut), pas étanche, extrêmement bruyante en cas de vent, bref, démotivante. Nous ne l'avons dépliée que 4 fois et nous nous la sommes trimbalée sur 16 850 km.
Nous n'avons pas réussi à tenir notre fil rouge qui consistait à nous prendre en photo devant les panneaux des villes avec nos pancartes.
Les enfants n'ont pas approvisionné le site. En effet, nous avons été trop ambitieux en ce qui concerne les objectifs des enfants. Entre les temps de classe et la tenue d'un journal de bord manuscrit, il s'est avéré impossible de tenir à jour leur page du site.
Ce site est un petit peu devenu mon site et ça aussi c'est un regret, nous aurions bien aimé que Marie y soit un peu plus présente en tant que rédactrice. Et plus le temps passait, plus il était difficile pour elle de prendre ma place sur le site. Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'elle est autant artisane que moi puisqu'elle gérait le quotidien et les enfants pendant que je passais des heures à construire le site.
Et enfin, nous regrettons d'avoir emmené les enfants. Mais non, je plaisante !
Nous ne regrettons pas :
Nous ne regrettons pas notre choix d’avoir fait le tour de l’Europe, notre voyage fut très varié, tant au niveau des paysages, de la nature et de la météo, que des sites historiques, des cultures, des façons de vivre. Cette diversité nous a permis de jongler entre les activités pour essayer de satisfaire tout le monde, d’épancher l’énergie de nos rejetons et ainsi de trouver un équilibre global plutôt satisfaisant. Certaines périodes ont été un peu longues pour les enfants à cause de la densité des visites, je pense aux pays de l’Europe de l’Est. D’autres ont été très agréables et équilibrées pour tous, en Grèce par exemple, où le beau temps a aussi beaucoup joué.
Nous ne l’avions pas prévu mais ce voyage nous a tous énormément apporté au niveau de l’histoire de l’Europe, tant dans le domaine de nos connaissances que de notre sensibilité. C’était bien un fil rouge imprévu pendant ce voyage, enrichissant à un point étonnant. Les moments forts ont étés à Berlin, en Pologne (Auschwitz-Birkenau), en Roumanie (musée des victimes du communisme), mais aussi dans tous les pays victimes du communisme. Autres moments forts d’un autre temps : les sites archéologiques relatant la vie pendant l’Antiquité (Grèce, Pompéi en Italie).
Nous avons vécu à 6, isolés de nos proches, ensemble 24h/24 pendant 3 mois. En y réfléchissant bien, ça ne nous arrive jamais. A la maison, nous avons tous nos moments personnels, liés au travail, à l’école, à nos relations…Un des grands axes de ce bilan est lié à cette vie en vase clos. Nous pensons avoir vécu une thérapie familiale. Il y a eu des moments très difficiles, liés aussi à nos caractères explosifs à tous. Je ne rentrerai pas dans les détails mais ce qui est sûr c’est que tout ce qui s’est passé entre nous aura un effet positif. Nous avons vu de grands changements au cours de ces 3 mois avec des périodes de véritables osmoses et des moments bénis. Nous avons appris à mieux vivre ensemble. Nous avons hâte de voir les retombées de cet apprentissage sur notre vie quotidienne, quand nous rentrerons et que nous retrouverons nos rythmes et nos bulles privées.
Aussi étonnant que cela puisse paraitre, j’ai une impression très nette de mieux connaître mes enfants et ma femme. J’ai même découvert des facettes de leurs personnes, à croire que j’étais vraiment aveugle avant. J’ai compris certains mécanismes, ce qui est très utile dans notre façon d’aborder nos enfants avec Marie (qui a le même ressentit que moi) car nous avons eu évidement le temps d’échanger à ce sujet. Le vase clos, c’est intense dans la durée !
Parenthèse moralisante :
Je vais maintenant aborder un sujet chaud, je vais jeter un pavé dans la mare et surement me faire des ennemis. Je vais parler de patriotisme. Nous avons pu observer beaucoup de façons de vivre différentes, d’habitudes, de manières d’accueillir. En parallèle, nous avons aussi pu observer le comportement des français à l’étranger. Et bien je peux vous le dire, nous rentrons avec une opinion de nos compatriotes qui a pris du plomb dans l’aile ! Bien entendu, que tout le monde ne se sente pas concerné hein, vous êtes tous exceptionnels. Mais je suis bien obligé de m’exprimer en faisant des généralités, c’est un bilan, pas un roman…Donc, le touriste français est repoussant, peu avenant, hautains, très hautains, et bien évidement râleur. Et je ne vous parle même pas du touriste français qui croise un autre touriste français ! Là c’est le pompon. Nous, vu la durée de notre voyage, nous étions plutôt contents de croiser des français. Et bien, à part 2 ou 3 exemples de rencontres super sympas avec des français, le reste, c’est la soupe à la grimace. Le touriste français qui croise un autre touriste français est dégouté ! Il n’est pas seul ! Il ne peut plus se prendre pour un aventurier ! Ce n’est plus exotique ! Lui qui a économisé pendant plusieurs mois pour aller au fin fond de la Norvège vivre avec les élans et qui se retrouve avec un camping-car de français juste à côté !
Bref, que du bonheur les français en vacances.
L’autre pendent concerne l’accueil. Là, c’est très variable en Europe. Il y a un peu de tout avec, aux deux extrémités, le norvégien odieusement froid et le grec, le roumain ou l'italien qui te chouchouterait pendant 1 mois s’il le pouvait. A vous de voir où on se situe en France (et en Haute Savoie ahahah !) en terme d’accueil des touristes et des étrangers…
Maintenant vient la notion de patriotisme : nous avons faire l’observation suivante : la plupart des gens sont fiers de leur pays, certaines perles aiment leur pays et veulent juste le faire découvrir aux autres, et là est toute la différence. La notion de patriotisme en soi est positive, tout dépend de la définition qu’on lui donne. Si le patriotisme c’est d’aimer son pays et de vouloir partager ses richesses, ses trésors, et c’est d’être garant et protecteur d’une culture, je suis patriote. Si le patriotisme c’est être fier de son pays, je ne suis pas patriote. Je pense qu’on ne peut pas être fier de son pays, c’est un sentiment qui cloisonne. On est fier de son pays par rapport aux autres, donc on entre en compétition, on n’est pas dans le partage. J’avais envie de dire à certaines personnes durant notre voyage « je suis européen, comme toi, pourquoi me donnes-tu l’impression que je te gène par ce que tu es chez toi et pas moi ? Pourquoi me donnes-tu envie de me faire tout petit comme une souris pour ne pas me faire remarquer, pour ne pas provoquer chez toi un regard écrasant ? ».
On peut être européen, humain et patriote, ce n’est pas incompatible bien au contraire. Je suis un humain européen et j’aime mon pays qui est la France, viens le découvrir et montre-moi les richesses de ton pays.
Cette réflexion s’applique au régionalisme.
Comme vous le voyez, je ne pouvais pas finir ce blog sans vous emmerder avec une petite parenthèse moralisante. Un grand merci à tous ceux qui nous ont suivis, vous nous avez aidés pendant tout le voyage sans le savoir, en effet, nous savoir lus et vus a été pour nous très réconfortant, comme si nous partions encordés, attachés à nos proches.


































Même si les voyages sont enrichissants, rentrer à la maison n'a pas de prix...